Votre retraite depuis la réforme de 2023
La réforme des retraites de 2023 s’applique de façon progressive jusqu’en 2032. Elle impacte ainsi l’âge de départ en retraite, la durée de carrière requise pour le taux plein, les dispositifs tels que le cumul emploi-retraite ou la retraite progressive. À quel âge pourrez-vous demander vos retraites et quelles sont vos options en fin de carrière ?
L’âge de départ en retraite et la réforme de 2023
Entrée en vigueur en septembre 2023, la réforme relève progressivement de deux ans l’âge légal auquel il est possible de demander le versement de sa retraite. Ce relèvement est progressif, à raison de 1 trimestre par année de naissance.
- Avant septembre 1961 : 62 ans
- À partir de septembre 1961 : 62 ans et 3 mois
- 1962 : 62 ans et 6 mois
- 1963 : 62 ans et 9 mois
- 1964 : 63 ans
- 1965 : 63 ans et 3 mois
- 1966 : 63 et 6 mois
- 1967 : 63 ans et 9 mois
- 1968 : 64 ans
La durée de carrière requise depuis la réforme de 2023
Le recul de l’âge de départ en retraite se combine à une accélération de l’allongement de la durée de cotisation requise pour le taux plein.
- Avant septembre 1961 : 168 trimestres
- À partir de septembre 1961 : 169 trimestres
- 1962 : 169 trimestres
- 1963 : 170 trimestres
- 1964 : 171 trimestres
- 1965 et suivantes : 172 trimestres
Le taux plein est garanti à 67 ans quelle que soit la durée de carrière. Le calcul de la retraite est alors au taux maximal, à savoir, 50 %.
Le départ anticipé pour carrière longue
Le départ anticipé, avant l’âge légal, peut vous concerner si vous avez commencé à travailler jeune.
Vous devez remplir 2 conditions
Vous devez avoir validé 4 ou 5 trimestres (selon le mois de naissance) avant certaines bornes d’âge. Notez que de nouvelles bornes ont été introduites lors de la réforme de 2023.
Vous devez justifier, d’autre part, des trimestres cotisés requis pour le taux. Soit donc de 168 à 172 trimestres, selon votre génération.
Enfin, attention au décompte de trimestres ! Il est plus restrictif que pour le calcul du taux plein. Seuls les trimestres effectivement cotisés sont pris en compte. La majoration de durée d’assurance des mères de famille n’est donc pas retenue, ni les rachats de trimestres. De même, seuls 4 trimestres de service militaire ou de chômage seront retenus.
Les bornes d’âge de la retraite anticipée pour carrière longue
Vous devez avoir validé 4 ou 5 trimestres avant les âges suivants pour un départ aux âges indiqués :
- Avant 16 ans – > départ à 58 ans
- Avant 18 ans -> départ à 60 ans
- Avant 20 ans -> départ 2 ans avant l’âge légal de la génération
- Avant 21 ans -> départ à 63 ans
Obtention du taux plein
La retraite de base est calculée à taux plein si vous remplissez l’une des conditions suivantes :
- Dès que vous justifiez de la durée de carrière requise
- Dès que vous atteignez l’âge du taux plein
Si vous demandez vos retraites sans remplir ces conditions, votre retraite sera minorée. En cas de minoration, l’option la plus favorable est retenue entre le manque de trimestres (durée de carrière) et l’âge (trimestres vous séparant des 67 ans). Le taux de 50 % sera réduit de 0.625 % par trimestre manquant. Cette minoration est définitive et le nombre de trimestres manquant pris en compte est limité à 20.
En pratique, en 2025, la minoration maximale est de 18 trimestres pour la génération 1962 et de 17 trimestres pour la génération 1963.
Attention, en cas de minoration de la retraite de base, la retraite complémentaire est également minorée.
Incidence de la situation familiale depuis la réforme 2023
Les femmes bénéficient d’une majoration de la durée d’assurance. À savoir 4 trimestres au titre de la maternité et 4 trimestres d’éducation. Parmi ces derniers trimestres, 2 peuvent être attribués au père depuis 2010. Les parents doivent faire connaître leur choix dans les 6 mois suivant le 4e anniversaire de la naissance de l’enfant ou de son adoption.
Une majoration de 10 % est accordée à partir de 3 enfants pour les pères et les mères. Ce dispositif a été étendu au régime de base des professions libérales dans le cadre de la réforme des retraites de 2023.
Dans le régime Agirc-Arrco, une majoration est également accordée à partir de 3 enfants et plus. Cette majoration est plafonnée.
Réversion des retraites : nouveauté 2023
Le mariage est le seul lien reconnu, en France, dans l’ensemble des régimes. Le remariage du conjoint survivant entraîne le plus souvent la suspension ou la suppression de la réversion.
Pour percevoir la réversion, vous devez remplir des conditions d’âge et de ressources dans les régimes de base. Le plafond est de 24 710 € en 2025. Il est de 39 537 € pour un couple.
Les taux de réversion dépendent des régimes :
- 54 % dans les régimes alignés et la CNAVPL
- 60 % pour la plupart des régimes complémentaires
- 50 % à l’Ircantec et dans la fonction publique
Pour percevoir une pension de réversion, il faut en faire la demande.
Nouveauté 2023 : en cas de décès de ses deux parents avant ses 21 ans, l’enfant pourra percevoir une pension d’orphelin.
Le rachat de trimestres
Le rachat de trimestres n’a pas subi de changement lors de la réforme. Il reste une option intéressante. Le dispositif accessible à tous est le versement pour la retraite (VPLR). Il s’agit du rachat pour années d’études ou années incomplètes. Vous ne pouvez racheter que 12 trimestres. Le coût dépend de votre âge au moment du rachat.
Le montant versé au titre du rachat de trimestres est déductible des revenus imposables.
Le rachat dans le régime de base (option 1 : uniquement le taux) a un effet de levier sur le montant de la retraite complémentaire.
La rentabilité du rachat dépend de la durée de carrière et varie donc pour chaque individu.
Le cumul emploi-retraite
Le cumul peut être plafonné ou intégral.
Pour bénéficier du cumul emploi-retraite intégral, vous devez remplir les conditions suivantes :
- Pouvoir bénéficier d’une retraite au taux plein (durée de carrière requise en fonction de l’année de naissance pour l’obtention du taux plein ou 67 ans)
- Avoir liquidé la totalité de vos retraites françaises et étrangères
Si vous êtes dans le cadre de ce cumul intégral, depuis la réforme de 2023, votre activité génère de nouveaux droits à la retraite.
Si vous ne remplissez pas les conditions du cumul intégral, vous exercerez le cumul plafonné et votre activité ne génère pas de nouveaux droits.
La retraite progressive
Ce dispositif permet de toucher une partie de ses pensions en poursuivant son activité professionnelle à temps partiel.
Les conditions à remplir pour la retraite progressive :
- Justifier d’au moins 150 trimestres tous régimes confondus
- Ne pas exercer d’activité à temps plein (40 % à 80 % d’un temps plein)
Qui peut en bénéficier ?
Tous les salariés du régime général (CNAV). Le dispositif a été élargi aux salariés en forfait jour depuis le 1er janvier 2022.
Les salariés et exploitants agricoles (MSA).
Les artisans, commerçants et industriels (SSI) et membres de professions libérales y compris les avocats, depuis la réforme de 2023.
Vous devez également remplir une condition d’âge.
La réforme prévoyait de relever progressivement de deux ans l’âge auquel il était possible d’accéder au dispositif :
- Né avant le 1er septembre 1961 : retraite progressive accessible dès 60 ans
- Né à compter du 1er septembre 1961 : 60 ans et 3 mois
- 1962 : 60 ans et 6 mois
- 1963 : 60 ans et 9 mois
- 1964 : 61 ans (2025)
- 1965 : 61 ans et 3 mois
- 1966 : 61 ans et 6 mois
- 1967 : 61 ans et 9 mois
- 1968 : 62 ans
Modification des conditions en 2025 !
Cependant, les partenaires sociaux se sont entendus sur le retour à 60 ans. Mais le décret d’application n’est paru qu’en juillet 2025 et le changement n’interviendra donc qu’à partir du 1er septembre 2025. Les conditions sont donc revues et deviennent les suivantes :
- Avant le 1er septembre 1964 : 61 ans
- À compter du 1er septembre 1964 et pour toutes les générations suivantes : 60 ans
Le système français de retraite est complexe, pour y voir plus clair, n’hésitez pas à solliciter nos experts retraite. Nos experts établissent pour vous un bilan retraite récapitulant l’ensemble de vos droits acquis en France et à l’étranger, notamment en Europe ; ainsi que les montants de retraite associés à différents âges de départ. Ils étudient votre éligibilité aux dispositifs d’optimisation.
Au moment de faire valoir vos droits de retraite, nos consultants prennent en charge les démarches administratives dans le cadre d’une mission dite de liquidation des retraites. Les honoraires de cette dernière prestation sont déductibles des revenus imposables en cas de résidence en France. Il vous accompagne également pour les demandes de réversion.
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