J’ai travaillé en France et aux États-Unis : exemple d’optimisation retraite

Pascal est né le 10 janvier 1972. Sa carrière s’est déroulée à la fois en France et aux États-Unis. Où il exerce son activité professionnelle depuis 2008. Il souhaite connaître le montant de ses futures retraites françaises et américaines. Il veut clarifier les âges auxquels faire valoir ses droits de retraite. Et enfin, il veut explorer les pistes d’optimisation possibles dans son cas : rachat de trimestres, affiliation volontaire, dissociation de la liquidation de ses droits selon les pays.

Paramètres de la retraite française

L’audit retraite de son relevé de carrière montre que le service militaire de Pascal n’a pas encore été pris en compte par la caisse de retraite française. Après obtention de son extrait des services, la caisse rétablira ses droits. Il validera ainsi 74 trimestres au 31 décembre 2024.

La durée de carrière requise pour l’attribution du taux plein en France est de 172 trimestres pour sa génération. Si à 67 ans, il n’atteint pas cette durée de carrière, sa retraite sera néanmoins calculée sur la base du taux plein. C’est ce que l’on appelle l’âge du taux plein automatique.

L’âge d’ouverture des droits (AOD) de Pascal sera au plus tôt à 64 ans, soit le 1er février 2036. En effet, la réforme des retraites de 2023 s’applique dans son cas. Pour rappel, le recul de l’AOD s’est fait progressivement, d’un trimestre par génération, passant ainsi de 62 ans à 64 ans.

La France et les États-Unis ont signé une convention bilatérale de sécurité sociale. La durée de carrière aux États-Unis sera donc prise en compte pour la durée de carrière, par la France.

Au 31 décembre 2024, Pascal valide 48 credits (trimestres) américains. Au total, il a donc 122 trimestres validés. Si on considère qu’il poursuit sa carrière américaine jusqu’à ses 64 ans, il cumulera 166 trimestres. Soit donc 6 trimestres manquants pour le taux plein.

Il a la possibilité de racheter les 6 trimestres manquants, au titre des études supérieures, dans le cadre du dispositif dit VPLR (Versement Pour La Retraite). Le coût sera de 4 367 € par trimestre s’il rachète à l’âge de 60 ans. Soit au total un investissement de 26 202 €.

S’il veut faire valoir ses retraites au taux plein sans rachat, il devra attendre d’avoir valider 172 trimestres (durée de carrière requise pour sa génération). Il atteindra à priori cette durée le 1er juillet 2037 à 65 ans et 5 mois.

Il a une autre option à étudier : la cotisation volontaire au système de retraite français

Il a en effet, la possibilité de cotiser volontairement à l’Assurance Retraite via la CFE. Se faisant, il validera 4 trimestres par an dans le système français. Cela contribuera également à augmenter son Salaire Annuel Moyen (SAM) dans le calcul de sa retraite de base. La cotisation forfaitaire est fonction de la situation de l’affilié et de ses revenus. Dans le cas de Pascal, la cotisation sera de 8 412 € par an pour des revenus supérieurs à 47 100 €. Il pourrait adhérer dès le 1er avril 2025.

Paramètres de la retraite américaine

Aux États-Unis, le Full retirement age (âge de la retraite sans minoration) a reculé progressivement pour atteindre 67 ans pour les assurés nés à partir de 1960.

Pascal peut justifier plus de 40 « credits » de cotisation à la SSA (Social Security Administration). Les « credits » sont équivalents aux trimestres français. Il est donc bien éligible à la retraite américaine.

Il pourra donc faire valoir ses droits au 1er janvier 2039 au full retirement age ou décider de liquider son droit à la retraite américaine, par anticipation, dès 62 ans. Sa retraite sera cependant minorée.

Selon nos estimations, basées sur ses revenus actuels, en demandant sa retraite américaine dès 62 ans, il touchera 28 824 $ par an. S’il attend 64 ans, il touchera annuellement 33 948 $. Sa pension américaine atteindra 44 712 $ s’il attend 67 ans.

Optimisation de sa retraite française

Nos simulations ont montré qu’il était dans son intérêt de cotiser volontairement au système français et de choisir le rachat de trimestres. Nous lui conseillons d’attendre avant d’entreprendre ce rachat, les conditions de départ en retraite étant susceptibles d’être à nouveau modifiées au fil des prochaines réformes.

Il reste maintenant à Pascal de faire un choix éclairé entre ces différents scénarios, selon ses priorités : demander ses retraites au plus vite, demander ses retraites françaises et sa retraite américaine en même temps ou de façon dissociée. Il a en effet la possibilité de liquider sa retraite française tout en continuant à travailler aux États-Unis, sans condition.

Chaque situation est unique et les conclusions peuvent donc différer d’un dossier à un autre. Pour savoir à quel âge demander ses retraites, établissez votre propre bilan retraite.

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