J’ai travaillé en France et en Asie, quelle sera ma pension de retraite ?
Vous avez travaillé en France et dans un pays d’Asie. Vous vous posez des questions sur le calcul de votre retraite. Comment est prise en compte votre carrière dans l’examen de vos droits de retraite ? À quel âge pourrez-vous demander vos retraites ? Retrouvez les réponses aux questions que se posent beaucoup de Français dans un contexte de mobilité internationale.
Les éléments clés du système de retraite en France
En France, la majorité des salariés bénéficient de deux régimes de retraite : un régime de base et un régime complémentaire. Mais comment sont calculées vos retraites et à quel âge pouvez-vous en bénéficiez ?
Âge d’ouverture des droits
L’âge légal d’ouverture des droits est l’âge auquel vous pourrez demander votre retraite au plus tôt. Il recule progressivement d’un trimestre par génération pour passer de 62 ans à 64 ans pour les assurés nés à partir de 1968.
Durée de carrière requise pour bénéficier du taux plein
Le nombre de trimestres requis pour bénéficier d’une retraite à taux plein s’allonge. La durée de carrière requise sera de 172 trimestres dès 2028 pour les assurés nés en 1965.
Le taux plein automatique est maintenu à 67 ans quelle que soit la durée de carrière.
Carrière longue et départ anticipé
Certains assurés peuvent partir avant l’âge légal s’ils répondent aux conditions du dispositif de départ anticipé pour carrière longue.
Calcul de vos retraites
Le calcul de la retraite de base dépend de deux éléments. D’une part, de votre salaire annuel moyen durant les 25 meilleures années cotisées en France. D’autre part, de votre durée de carrière totale.
Vous pouvez demander vos retraites dès l’âge d’ouverture des droits même si vous n’atteignez pas la durée de carrière requise pour le taux plein. Dans ce cas, la retraite est minorée.
Le calcul de la retraite complémentaire est plus simple. Il s’agit de multiplier le cumul de points acquis par la valeur du point dans le régime concerné.
Les conventions bilatérales de sécurité sociale
La France a signé des conventions bilatérales avec 4 pays d’Asie. À savoir, la Corée du Sud, l’Inde, le Japon et les Philippines.
Ces conventions de sécurité sociale protègent les expatriés au niveau de leurs droits de retraite. Elles permettent de totaliser les périodes cotisées dans le pays d’accueil et en France, à condition qu’elles ne se chevauchent pas.
Ainsi, les trimestres français et les trimestres étrangers seront additionnés pour calculer les 172 trimestres requis (génération née en 1965) pour le taux plein français.
Le principe de réciprocité s’applique. Les périodes travaillées en France sont alors prises en compte par le pays d’accueil pour remplir les conditions d’obtention des pensions ou accéder à certains dispositifs spécifiques.
Il n’y a pas de transfert des droits à retraite d’un pays à l’autre. Par exemple, un salarié ayant cotisé en France et au Japon, percevra des pensions françaises et des pensions japonaises. Chaque pays appliquera le principe de proratisation des pensions et versera les retraites au prorata des années cotisées dans le pays.
Mais attention aux exceptions qui peuvent s’appliquer et limiter le principe de totalisation. Pensez à bien vous renseigner notamment lorsque vous changez de pays d’expatriation vous pourriez subir le non-cumul des conventions de sécurité sociale.
À noter, la plupart de pays d’Asie n’ont pas de convention de sécurité sociale avec la France, comme par exemple, les Émirats Arabes Unis, la Thaïlande, le Vietnam, Singapour, Hong Kong ou le Cambodge… La Chine et la France ont bien signé un accord en 2016 mais il n’est pas entré en vigueur.
Les opportunités d’optimisation de vos retraites françaises
N’attendez pas d’arrêter vos activités à l’étranger pour liquider vos retraites françaises
En France, l’âge d’ouverture des droits à la retraite se situe en-dessous de 64 ans. Les âges d’ouverture des droits varient d’un pays à l’autre. Il est par exemple de 65 ans au Japon avec possibilité de départ anticipé avec décote ou de report jusqu’à 75 ans. Vous pouvez donc avoir intérêt à liquider vos retraites françaises avant de liquider vos retraites acquises au Japon. On parle de demandes de retraite dissociées.
En effet, même si vous continuez à travailler dans votre pays d’accueil, vous avez le droit de demander votre retraite française dès le 1er jour du mois qui suit votre 63e anniversaire, si vous êtes né en 1964. Le fait de continuer à travailler et à cotiser localement ne vous empêche nullement de le faire. Certes le texte relatif au cumul des retraites françaises avec une activité professionnelle demande de liquider l’ensemble de ses retraites françaises et étrangères. Mais, à l’exception des assurés ayant cotisé dans les régimes de la Fonction Publique, ce texte concerne le cumul des retraites avec des revenus du travail en France. Il ne s’applique pas au cumul avec des revenus d’activité professionnelle à l’étranger.
Taux plein : n’attendez pas si la minoration est faible
Attendre le taux plein peut vous faire perdre de l’argent !
Faites le compte de vos trimestres acquis en France et à l’étranger. Ces périodes ne figurent pas sur les relevés français.
Ajoutez vos trimestres de service militaire s’il y a lieu. Vérifiez vos trimestres de maternité et d’éducation, soit 4 ou 8 trimestres par enfant selon votre régime d’affiliation et les conditions d’attribution.
Mesurez l’impact de la minoration si votre carrière incomplète. Parfois, il vaut mieux toucher moins mais plus longtemps qu’attendre et « viser » le taux plein.
Cotisation volontaire
Les dispositifs de cotisation volontaire permettent aux expatriés qui ont cessé de cotiser de façon obligatoire auprès d’un régime de sécurité sociale en France, de maintenir une cotisation volontaire auprès des régimes de retraite français.
Pourquoi cotiser volontairement ?
Les cotisations seront prises en compte dans le calcul de votre salaire annuel moyen par l’Assurance Retraite. Vous améliorez donc potentiellement la base de calcul de votre pension.
Ces cotisations peuvent vous permettre d’atteindre le fameux taux plein dans le régime de base. Votre retraite complémentaire ne sera ainsi pas minorée.
Vous augmentez la durée de carrière qui sera prise en compte dans le calcul de votre retraite et comparée à la durée de carrière requise, pour votre année de naissance.
Votre conjoint peut également s’affilier en tant qu’ancien cotisant ou comme chargé·e de famille s’il·elle n’a pas repris d’activité rémunérée.
Enfin, cette cotisation pourrait vous permettre de justifier des 60 trimestres requis pour bénéficier de la couverture maladie des retraités expatriés.
Les raisons d’envisager la cotisation volontaire sont donc multiples. Prenez le temps de réfléchir à cette option et de mesurer le retour sur investissement.
Conclusion : vos pensions de retraite en Asie
L’espérance de vie à 65 ans est de 19,7 ans pour les hommes et de 23,4 ans pour les femmes (source : INSEE). Vos pensions de retraite constitueront souvent le premier socle de vos revenus pendant plus d’un quart de votre existence.
N’attendez pas pour penser à vos retraites et faites le point en téléchargeant vos relevés de situation depuis vos espaces personnels en France et à l’étranger. Vous pouvez aussi solliciter des sociétés spécialisées en droits de retraite des expatriés, comme Novelvy Retraite !
Nos experts établissent pour vous un bilan retraite récapitulant l’ensemble de vos droits acquis en France et à l’étranger ainsi que les montants de retraite associés à différents âges de départ.
Au moment de faire valoir vos droits de retraite, nos consultants prennent en charge les démarches administratives dans le cadre d’une mission dite de liquidation des retraites. Les honoraires de cette dernière prestation sont déductibles des revenus imposables en cas de résidence en France.
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