Retraite et présidentielles : propositions de Benoît Hamon

Benoît Hamon propose essentiellement des aménagements du système existant. Il n’a pas fait d’annonces sur une éventuelle modification de l’âge de départ en retraite.

Presidentielle 2017 Benoit Hamon

Don de trimestres au conjoint

Benoît Hamon propose que l’assuré qui a trop de trimestres puisse en faire bénéficier son conjoint. Une sorte de retraite consolidée du couple.

Ce mécanisme suppose que la notion de durée de carrière soit maintenue.

Si la majoration de durée d’assurance des mères de famille fait partie des trimestres transférables, cette mesure pourrait avantager les couples avec enfants et éviter à certains pères de racheter des trimestres.

Si cette mesure était adoptée, l’option ne devrait être ouverte qu’au moment de la liquidation des droits. Une option choisie plus tôt étant susceptible d’être remise en cause si un événement (divorce) intervenait. Le couple pourrait alors ne plus souhaiter partager ses trimestres et sa retraite.

Une option qui suppose aussi qu’il n’y ait pas trop de différence d’âge au sein du couple car le plus jeune, s’il accepte le partage, découvrira peut-être par la suite que les règles ayant changé, ce partage ne présente plus les mêmes avantages.

Élargissement du champ de la pénibilité

François Fillon envisage d’abroger le compte pénibilité inapplicable car trop complexe. Benoît Hamon, lui, tient à prendre en compte la pénibilité dans le cadre du calcul des cotisations. Ce que fait déjà le compte pénibilité. Il permet aujourd’hui d’acquérir des trimestres et ainsi d’anticiper le départ à la retraite. Un trimestre d’exposition à un facteur de pénibilité permet d’acquérir un point de pénibilité ; 10 points ouvrent droit à un trimestre de majoration d’assurance.

Benoît Hamon propose également d’élargir le champ de la pénibilité aux risques psychosociaux (burn out ou syndrome d’épuisement professionnel), ces nouvelles formes de la pénibilité liées à des contraintes de rythme et de tensions dans les relations professionnelles. Mais on imagine mal l’intégration de ces risques et un suivi d’exposition identique à celui des risques physiques.

Un projet de loi avait d’ailleurs été déposé mais rejeté par le sénat en 2015.

La retraite progressive

Que l’âge de départ recule ou non, Benoît Hamon évoquait dans un entretien un « enjeu de qualité de vie et de santé au travail pour les seniors » et souhaitait « accompagner les entreprises qui s’engagent à favoriser le maintien de tous dans l’emploi par le partage du temps de travail ».

Le dispositif de retraite progressive aujourd’hui accessible dès 60 ans permet aux assurés qui justifient d’une activité partielle de bénéficier d’une partie de leurs retraites en complément de leurs revenus.

Continuant à travailler mais à temps partiel, ils cotisent et donc continuent à améliorer leurs retraites. Quand ils cessent leurs activités professionnelles, ils touchent la totalité de leurs retraites.

Les indépendants artisans et commerçants peuvent bénéficier, au même titre que les salariés, de ce système. Les membres de professions libérales en sont exclus, c’est dommage ! Un kinésithérapeute serait peut-être soulagé de pouvoir réduire une activité physiquement fatigante dès 60 ans si une retraite progressive compensait la chute des revenus.

À ce jour, Benoît Hamon n’a pas détaillé les modalités d’application de son projet de partage du temps de travail.

La cotisation des robots

Benoît Hamon constate que le travail se raréfie car les machines remplacent peu à peu les hommes. Il propose donc de « faire contribuer les machines, les robots intelligents, les algorithmes, l’intelligence artificielle au financement de notre système social en faisant reposer les cotisations sociales non plus seulement sur les salaires mais sur la valeur ajoutée, c’est-à-dire sur l’ensemble de la richesse créée par une entreprise ».

Une nouvelle proposition d’élargissement de lassiette des cotisations sociales qui permettrait peut-être de répondre aux questions de déséquilibre du financement de la protection sociale et donc aussi des régimes de retraite.