Moi Perso. Quels aides pour les aidants ?
Par Pauline Janicot – illustration Loïc Froissart | Moi Perso. Quels aides pour les aidants ? publié dans Aujourd’hui en France Week-End le 6 mars 2020
Accompagner un proche malade ou dépendant peut être très pesant et éprouvant. Même si elles restent insuffisantes, des compensations financières existent. Ce qu’il faut savoir.
En France, entre 8 et 11 millions de personnes soutiennent un proche en perte d’autonomie pour des raisons liées à l’âge, à un handicap ou à une maladie. Il s’agit à 90 % d’un membre de la famille, et à 52 % de l’un des parents, selon une enquête réalisée en juin 2019 par la Fondation April et BVA. Depuis quelques années, ces personnes sont un peu mieux considérées. Un statut de « proche aidant » a été créé en 2016, comme un droit au « répit », qui permet de toucher un peu plus de 500 euros par an pour employer une personne à domicile ou financer l’accueil ponctuel du proche dépendant dans un lieu extérieur. De nouvelles mesures devraient être adoptées dans les mois à venir.
En attendant, voici les coups de pouce dont vous pouvez déjà bénéficier en tant qu’aidant.
Un congé bientôt indemnisé
Si vous travaillez, il est possible d’interrompre provisoirement votre activité professionnelle pour vous occuper d’un proche. Le congé de présence parentale permet, par exemple, d’accompagner son enfant malade ou handicapé, âgé de moins de 20 ans. Indemnisé 43,70 euros par jour (pour un couple) et 51,92 euros (pour une personne seule), il peut durer jusqu’à 310 jours. Le congé de proche aidant permet, quant à lui, de cesser son activité pendant trois mois. Il pourra bientôt être fractionné (par tranche d’un jour minimum) et sera indemnisé, dès octobre prochain, avec des montants équivalents à ceux du congé de présence parentale. « Même si les sommes allouées restent faibles, c’est une première reconnaissance du rôle pivot des aidants », estime Annie de Vivie, fondatrice d’Agevillage.com, site d’informations spécialisé, et autrice de J’aide mon parent à vieillir debout (Chronique sociale, 2017).
Des contreparties pour la retraite
Aider un proche au quotidien peut vous conduire à mettre votre carrière entre parenthèses. Plusieurs dispositifs visent aujourd’hui à compenser cette situation pour le calcul de votre future retraite. Si vous ne travaillez pas (ou à temps partiel) pour vous occuper d’un proche lourdement handicapé, vous êtes affilié gratuitement au régime général. Grâce à cela, vous continuerez à acquérir des droits pour votre retraite. « Si vous avez arrêté de travailler pour assister un proche, vous pouvez demander votre retraite à taux plein à 65 ans, contre 67 ans pour les autres assurés », précise Pascale Gauthier, de la société de conseil retraite Novelvy Retraite.
De plus, si vous vivez sous le même toit que la personne que vous aidez, « vous pouvez prétendre à une majoration de votre durée d’assurance d’un trimestre pour trente mois consécutifs de prise en charge, dans la limite de huit trimestres », ajoute Pascale Gauthier. Enfin, ceux qui posent un congé de proche aidant pourront continuer à acquérir des droits pour leur retraite durant cette période, comme s’ils avaient travaillé.
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